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« Sti, au Salon de la BD de Labourse : un « rêve de gosse » mais beaucoup de travail »

Source : La Voix du Nord, 17 octobre 2014, Propos recueillis par Ruben MULLER


En 2010, il parrainait et réalisait l’affiche du 1er Salon de la bande dessinée de Labourse. Une première pour lui aussi. Cette année, le Lillois Ronan Lefebvre revient « la fleur au fusil » et le tome 2 de « La Ferme » sous le bras – en avant-première.

Sti, au Salon de la BD de Labourse : un « rêve de gosse » mais beaucoup de travail

Comment êtes-vous devenu auteur de bande dessinée ?

« C’est un rêve de gosse. Quand j’étais petit, je dessinais des petites BD pour moi, ma famille… J’ai été ingénieur en informatique pendant des années mais une visite à un salon de BD m’a donné envie de m’y remettre. Fin 2006, j’ai créé un blog où je postais des gags sur la vie quotidienne pour faire marrer les gens. Au bout de quelques mois, j’ai contacté un éditeur et badaboum, ça a marché. Pendant deux ans, j’ai fait les deux métiers mais c’était fatigant – j’avais trois heures de sommeil par nuit. J’ai pris une année sabbatique et je n’ai jamais repris l’informatique. Je travaille pour Le Journal de Mickey, Spirou, Lanfeust… Je gagne un peu moins qu’avant mais je vis de ma passion. »

Que racontent vos BD ?

« J’ai écrit 18 albums en sept ans et je varie les univers, pour ne pas raconter toujours la même chose : des gags sur l’automobile dans Ze Jacky Touch, la vie de famille dans Les Rabbit, une île déserte dans L’île carrément perdue… Mais ce sont toujours des histoires humoristiques – je ne sais faire que ça – dans un format court – strips, gags en une planche ou histoire de quelques pages. Ça me correspond mieux : je pars de la chute pour construire le gag. Là je travaille sur un scénario de 44 planches et le processus d’écriture est très différent. »

Vous sentez-vous plus scénariste ou dessinateur ?

« Je n’ai dessiné que la moitié de mes albums mais c’est une question pratique. J’ai plein d’idées mais pas toujours le temps de les dessiner. Et Pau, le dessinateur de Ze Jacky Touch, dessine bien mieux les voitures que moi ! Autant le laisser faire… »

Quand on pense auteur de BD, on pense argent facile, drogue, fille peu farouches et orgies romaines. Qu’en est-il réellement ?

« Ah ! non, ce n’est pas tout à fait ça… Déjà, il ne faut pas faire de la BD pour sa gloire personnelle : les gens reconnaissent les séries mais pas leurs auteurs ! Il faut aussi savoir que l’album fini n’est que la partie émergée de l’iceberg. Avant ça, il y a tout un travail de montage de dossier pour créer une nouvelle série, de documentation…, stressant et pas rémunéré. Comme scénariste, je travaille un peu 24 h sur 24 car je peux avoir une idée n’importe quand. J’ai longtemps bossé la nuit mais maintenant que je suis pro, j’essaie d’avoir des horaires de bureau. Comme on travaille chez soi, il faut une volonté de fer pour résister à la télé, à la console, au frigo et autres tentations… Mais vivre de sa passion, ça n’a pas de prix. »

Participer à un salon, qu’est-ce que ça apporte ?

« Ça permet de rencontrer les lecteurs, de savoir ce qu’ils ont aimé ou pas dans mes albums, d’échanger. J’ai déjà rencontré des jeunes qui dessinent maintenant dans des fanzines et qui seront bientôt à mes côtés en dédicace ! Comme on bosse chez soi, c’est aussi là qu’on peut croiser nos collègues. J’ai amélioré mon dessin en discutant technique avec d’autres dessinateurs. »

Et celui-ci a une saveur particulière pour vous…

« J’étais parrain de la première édition en 2010. C’était la première fois que je dessinais l’affiche d’un festival. Je ne suis pas revenu depuis mais j’ai hâte de voir comment il a évolué. Mais maintenant, je viens la fleur au fusil alors qu’avant, j’étais un peu tendu. Et puis j’avais une ex à Noeux-les-Mines et je passais devant la salle des fêtes chaque fois que j’allais la voir… »

Tout un week-end pour buller

La 5e édition du Salon de la bande dessinée de Labourse prend ses aises. L’an dernier, les 600 visiteurs n’ont pu coincer la bulle que le dimanche. Cette année, stands et dédicaces attendent les visiteurs dès le samedi après-midi.

Treize auteurs font le déplacement à la salle des fêtes. « On a des auteurs de BD jeunesse, de fantasy, d’humour, de science-fiction, se réjouit Philippe Scaillierez, adjoint à la culture. On a même des BD dont vous êtes le héros. » L’affiche, dessinée par Pilet et Pothier (Ratafia), mêle auteurs reconnus, comme Alain Bréion, pionnier de la BD par ordinateur, et débutants.

Dessin en direct

En amont, les écoliers de Maurice-Carême ont créé un jeu de l’oie avec le dessinateur Rodéric Valembois. Dimanche à 11 h et 14 h 30, le même dessinera en direct, accompagné par un guitariste. Les éditions Ankama proposent un concours de leur jeu phare Krossmaster.

Les Auteurs mondialement inconnus dessineront une fresque de 3 mètres en direct. « L’an dernier, ils avaient féminisé les héros de BD. »

Les stands de bouquinistes, de libraires (Le Comptoir des bulles à Valenciennes) et d’éditeurs sont bien sûr de la partie. « Il y aura notamment BD Must, un éditeur spécialisé dans les tirages de tête, qui réédite actuellement le patrimoine du journal Tintin et traduit des auteurs contemporains adeptes de la ligne claire. L’an prochain, on essaiera d’en faire venir. » La commission culture planche déjà sur la prochaine édition et promet « du lourd ».

Ce samedi de 14 h à 18 h et ce dimanche de 10 h à 18 h à la salle des fêtes. Gratuit (un ex-libris de Pothier et Pihet offert).


Le festival